Bonne Nouvelle
L'UTOPIA, CE REPERE DE GAUCHISTES ET DE SOUTIENS AUX CLANDESTINS, VA SUREMENT FERMER.
Le cinéma d'art et essai du centre-ville bordelais est menacé en raison d'une taxe de parking dont la facture s'élève à 266 000 euros. Explications:
Finalement, lorsqu'ils ont reçu la lettre recommandée de la CUB, ils n'ont pas paniqué. Une de plus. Pourtant, ils auraient dû sentir le vent du boulet. « Votre société s'est engagée à louer 26 places de stationnement dans le parc Camille-Jullian pour une durée de quinze ans. Après étude de votre dossier, nous sommes dans l'obligation de procéder à la mise en recouvrement des pénalités prévues pour un montant de 266 505,56 euros. »
En réalité, de façon assez récurrente le cinéma Utopia de la place Camille-Jullian reçoit ce genre de missive. Par deux fois, la direction a manifesté sa colère vis-à-vis des pouvoirs publics afin de voir cette contrainte financière levée. En vain. Force est de constater qu'en neuf ans d'existence ils ne l'ont toujours pas payée. Patrick Troudet, directeur de l'Utopia et programmateur, explique : « Lorsque nous nous sommes installés, en 1999, nous n'avons pas eu le choix. Soit nous faisions notre propre parking (sic), soit nous louions des places. Afin de ne pas bloquer le dossier nous avons accepté, on rêvait que notre rayonnement culturel et social plaiderait en notre faveur. Qu'ils nous exonéreraient. » En réalité, le rêve n'a pas résisté face à la loi. En 2003, l'Utopia recevait une première lettre recommandée, les sommant de payer la fameuse taxe de parking. « On ne peut pas les sortir », clame Patrick Troudet.
Dossier noyé. A ce moment, Patrick Troudet rencontre Alain Juppé, alors président de la CUB, et reçoit un accueil plutôt bienveillant. « Il a bien compris l'enjeu, mais sans vraiment savoir comment nous aider concrètement, reprend le directeur. Puis le dossier est tombé dans les limbes. » L'Utopia croyait la dette enterrée corps et biens, sans trop savoir d'ailleurs par quel miracle elle avait disparu.
Mais cette fois, plus question de camoufler la taxe de parking sous le tapis... Car, lorsque Vincent Feltesse a repris le fauteuil de président de la CUB, il a forcément hérité du dossier Utopia, arrivé à expiration. Essoré dans tous les sens par ses prédécesseurs, qui tous ont tenté d'exonérer la dette de l'Utopia en vain. Ultime veto des services juridiques de la CUB : « Si on veut éviter le délit de concussion, ils doivent s'acquitter. »
« La dette était bloquée depuis des années, on la contenait, commente Vincent Feltesse. Mais nous n'avons plus le droit, malgré un accord tacite. Impossible de l'annuler ou de l'oublier. Il va falloir payer. Nous réfléchissons depuis plusieurs semaines à une solution de compensation, notamment en trouvant la possibilité d'exonérer l'Utopia de taxes professionnelles, à l'instar des autres salles de cinéma d'art et essai. »
En effet, les salles classées art et essai, selon l'article de la loi Sueur, ne paient pas de taxe professionnelle, sauf si elles dépassent les 5 000 entrées par semaine. Victime de son succès, l'Utopia passe à côté. Trop de spectateurs. Et là, Patrick Troudet voit rouge : « Nous sommes la seule salle art et essai d'Aquitaine à payer des taxes professionnelles. Pourtant, on n'a pas la vocation de faire de l'argent. Nous nous contentons d'équilibrer nos comptes. On fait un boulot de service public en étant une société privée, sans subvention ni aide de nulle part. Nous sommes indépendants, hors case. Il y a injustice de traitement. La TP nous mange 60 % de la prime de programmation art et essai recherche attribuée par le CNC au vu de l'excellence de notre travail. Drôle de paradoxe. Aujourd'hui, nous nous questionnons sur l'avenir du lieu et franchement, sans aide, nous finirons par partir. »
Amendement. Vincent Feltesse, conscient de la réalité économique de l'Utopia, a déjà rédigé un amendement et rencontré le président de la commission des finances afin de débloquer le dossier sur la taxe professionnelle. Cet amendement législatif sera porté à l'Assemblée nationale autour du 15 novembre par Alain Rousset, lors des délibérations. D'autre part, la Région Aquitaine a annoncé le versement d'une subvention de 16 000 euros sur deux ans, dont 8 000 euros à la commission permanente du 3 décembre prochain. Le président de la CUB ne peut éponger la dette, mais il se tourne vers la mairie de Bordeaux qui à ce jour n'a pas eu un geste de soutien vis-à-vis du cinéma Utopia.
A ce jour, la dette s'élève à près de 300 000 euros. « Une somme qui risque d'avoir notre peau, répète Patrick Troudet. On va se battre, mais là on commence à saturer. L'acharnement et l'incompréhension, ça ne passe plus. On dirait que les pouvoirs publics n'ont pas compris notre démarche, notre utilité. Nous avons déjà des contacts de rachat, notamment pour installer un parking à notre place. Ce serait une belle réponse, non ? »
www.sudouest.com
En réalité, de façon assez récurrente le cinéma Utopia de la place Camille-Jullian reçoit ce genre de missive. Par deux fois, la direction a manifesté sa colère vis-à-vis des pouvoirs publics afin de voir cette contrainte financière levée. En vain. Force est de constater qu'en neuf ans d'existence ils ne l'ont toujours pas payée. Patrick Troudet, directeur de l'Utopia et programmateur, explique : « Lorsque nous nous sommes installés, en 1999, nous n'avons pas eu le choix. Soit nous faisions notre propre parking (sic), soit nous louions des places. Afin de ne pas bloquer le dossier nous avons accepté, on rêvait que notre rayonnement culturel et social plaiderait en notre faveur. Qu'ils nous exonéreraient. » En réalité, le rêve n'a pas résisté face à la loi. En 2003, l'Utopia recevait une première lettre recommandée, les sommant de payer la fameuse taxe de parking. « On ne peut pas les sortir », clame Patrick Troudet.
Dossier noyé. A ce moment, Patrick Troudet rencontre Alain Juppé, alors président de la CUB, et reçoit un accueil plutôt bienveillant. « Il a bien compris l'enjeu, mais sans vraiment savoir comment nous aider concrètement, reprend le directeur. Puis le dossier est tombé dans les limbes. » L'Utopia croyait la dette enterrée corps et biens, sans trop savoir d'ailleurs par quel miracle elle avait disparu.
Mais cette fois, plus question de camoufler la taxe de parking sous le tapis... Car, lorsque Vincent Feltesse a repris le fauteuil de président de la CUB, il a forcément hérité du dossier Utopia, arrivé à expiration. Essoré dans tous les sens par ses prédécesseurs, qui tous ont tenté d'exonérer la dette de l'Utopia en vain. Ultime veto des services juridiques de la CUB : « Si on veut éviter le délit de concussion, ils doivent s'acquitter. »
« La dette était bloquée depuis des années, on la contenait, commente Vincent Feltesse. Mais nous n'avons plus le droit, malgré un accord tacite. Impossible de l'annuler ou de l'oublier. Il va falloir payer. Nous réfléchissons depuis plusieurs semaines à une solution de compensation, notamment en trouvant la possibilité d'exonérer l'Utopia de taxes professionnelles, à l'instar des autres salles de cinéma d'art et essai. »
En effet, les salles classées art et essai, selon l'article de la loi Sueur, ne paient pas de taxe professionnelle, sauf si elles dépassent les 5 000 entrées par semaine. Victime de son succès, l'Utopia passe à côté. Trop de spectateurs. Et là, Patrick Troudet voit rouge : « Nous sommes la seule salle art et essai d'Aquitaine à payer des taxes professionnelles. Pourtant, on n'a pas la vocation de faire de l'argent. Nous nous contentons d'équilibrer nos comptes. On fait un boulot de service public en étant une société privée, sans subvention ni aide de nulle part. Nous sommes indépendants, hors case. Il y a injustice de traitement. La TP nous mange 60 % de la prime de programmation art et essai recherche attribuée par le CNC au vu de l'excellence de notre travail. Drôle de paradoxe. Aujourd'hui, nous nous questionnons sur l'avenir du lieu et franchement, sans aide, nous finirons par partir. »
Amendement. Vincent Feltesse, conscient de la réalité économique de l'Utopia, a déjà rédigé un amendement et rencontré le président de la commission des finances afin de débloquer le dossier sur la taxe professionnelle. Cet amendement législatif sera porté à l'Assemblée nationale autour du 15 novembre par Alain Rousset, lors des délibérations. D'autre part, la Région Aquitaine a annoncé le versement d'une subvention de 16 000 euros sur deux ans, dont 8 000 euros à la commission permanente du 3 décembre prochain. Le président de la CUB ne peut éponger la dette, mais il se tourne vers la mairie de Bordeaux qui à ce jour n'a pas eu un geste de soutien vis-à-vis du cinéma Utopia.
A ce jour, la dette s'élève à près de 300 000 euros. « Une somme qui risque d'avoir notre peau, répète Patrick Troudet. On va se battre, mais là on commence à saturer. L'acharnement et l'incompréhension, ça ne passe plus. On dirait que les pouvoirs publics n'ont pas compris notre démarche, notre utilité. Nous avons déjà des contacts de rachat, notamment pour installer un parking à notre place. Ce serait une belle réponse, non ? »
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