Kosovo : la riposte serbe s’amplifie !

« C'est ici que nous défendons le Kosovo et non pas à Belgrade », a déclaré le chef des réservistes, Dejan Milosevic. Ils s'étaient rassemblés auparavant à Kursumlija, 35 km au nord du point de passage de Merdare, l'un des cinq entre les deux territoires, où le nouveau drapeau du Kosovo albanisé n'a pas encore été hissé.
Ils avaient ensuite rejoint la frontière par autocars pour mener cette action de protestation, en marge de la manifestation massive organisée ce jeudi à Belgrade pour protester contre la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo, dimanche.
Appuyés par des blindés et un hélicoptère, les soldats de l'OTAN en tenue de combat devaient fermer le poste n°3, pour empêcher de nouveaux actes de violences, deux autres postes-frontières ayant été incendiés mardi par des Serbes en colère.
Ces attaques avaient pris par surprise les responsables onusiens du Kosovo et de l’OTAN, qui avaient dû abandonner les postes jusqu'à ce que les troupes américaines, françaises et danoises de la KFOR en reprennent le contrôle pour les boucler à l’aide de positions retranchées, de réseaux de barbelés et de mines.

Ce soir, à Belgrade, de petits groupes activistes s’en sont pris à des bâtiments administratifs dont l’ambassade US et celle de Croatie. A l’ambassade américaine, un groupe très organisé a réussi à pénétrer dans les locaux, incendiant une petite partie des bureaux. Plus tard, ce sont les ambassades de Bosnie, Canada, Belgique, Grande-Bretagne, Turquie qui ont été prises pour cible, un Mac Do, des banques étrangères dont la Société générale. La manifestation a rapidement dégénérée, obligeant le SUP de Belgrade (préfecture de police) à faire intervenir les groupes mobiles de la PTJ (Unité de contre terrorisme – issue de la prestigieuse JSO, les bérets rouges) reconnaissables à leurs Hummers noirs -photo ci-dessus-. C’est la première fois depuis le 5 octobre 2000, date du coup d’Etat occidental contre Milosevic, que cette unité très spéciale intervient au centre ville de Belgrade pour rétablir l’ordre. En 2000, les hommes de la JSO, alors sous les ordres du colonel Milorad Lukovic dit Legija, s’étaient limités à fraterniser avec les manifestants.

Jamais, depuis la fin du titisme au début des années 1980, une telle démonstration de rue, aussi dense et aussi violente, n’avait eu lieu en Serbie. Même les manifestations d’octobre 2000, pourtant largement soutenues financièrement et politiquement par l’Occident, n’avaient atteint cette ampleur.
Incontestablement, nous sommes à un tournant de l'histoire du peuple serbe. Un tournant certainement aussi important que fut la Bataille de Kosovo Polje en juin 1389 ou encore le rassemblement à Ravna Gora en mai 1941 des premiers résistants monarchistes serbes derrière Draza Mihajlovic, première authentique résistance patriotique armée face aux forces de l'Axe jusqu'alors triomphantes.
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