Marine Le Pen, candidate à la succession de son père et en lice pour 2012

Publié le par Unité


Compte tenu des convergences de vue du FN, du MPF et du MNR sur l'arrêt de l'immigration, la création d'un seul et même mouvement rassemblant l'ensemble des patriotes et mettant de côté les conflits d'appareils ne serait-elle pas envisageable en vue de l'élection présidentielle de 2012

Marine Le Pen :  Pour se marier, il faut être deux. Et ces convergences ne sont pas si évidentes que cela. Je prends l'exemple du MPF : le FN se situe résolument dans l'opposition à Nicolas Sarkozy ; le MPF a soutenu Nicolas Sarkozy au 2e tour de la présidentielle, mais surtout a fait des accords électoraux avec lui, notamment aux cantonales. Comment peut-on être crédible dans l'opposition à un gouvernement que l'on considère comme néfaste à notre pays et en même temps, pour des raisons d'intérêt personnel, passer des alliances avec lui et le soutenir ? On voit qu'il y a là une divergence majeure entre le MPF et le FN, en tout cas une divergence majeure de stratégie.  
Quant au MNR, il a des positions, en tout cas Bruno Mégret comme président, beaucoup plus européistes que le FN. Ce n'est pas dirimant en soi, j'ai eu l'occasion d'indiquer il y a quelques semaines que tout pourrait être envisageable, mais que la personnalité de Bruno Mégret était un obstacle manifeste dans l'esprit de beaucoup d'adhérents du FN à une convergence de ces deux mouvements, y compris sur le terrain électoral. Le rassemblement de tous les patriotes reste évidemment un objectif, mais il est plus facile de l'espérer que de le réaliser.  

Pensez-vous briguer la présidence du FN ? Quand aura lieu, à votre avis, la succession de M. Le Pen ?  

Marine Le Pen :  A la deuxième question, je répondrai : quand il l'aura décidé. J'ai déjà eu l'occasion d'indiquer que je serai candidate à la succession de Jean-Marie Le Pen. Je pense que le calendrier statutaire du Front national se présente plutôt bien, puisque le prochain congrès devrait selon nos statuts se dérouler en 2010, deux avant la présidentielle. Or je plaide que la nature des institutions françaises et que la nature même d'ailleurs du FN poussent à ce que le prochain président du FN soit en même temps le candidat de la famille nationale à l'élection présidentielle. Si le congrès intervient en 2010, deux ans me paraissent un délai raisonnable pour lancer et faire vivre la campagne présidentielle.

Alain Soral fait-il toujours partie du FN ?  

Marine Le Pen :  Alain Soral est membre du comité central du FN pour pouvoir participer à ses travaux, à la réflexion que le FN mène. Mais c'est un esprit libre, c'est pour cela qu'on l'apprécie. Je pense qu'il a son mot à dire, qu'il serait dommage de se priver de son apport, mais contrairement à ce qui a pu être dit durant la campagne présidentielle, il n'a pas été le décideur de la stratégie de Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen, que les Français connaissent, a évidemment toujours conservé la maîtrise totale de ses choix stratégiques et celle de sa ligne politique. Je pense que beaucoup a été dit sur Alain Soral, souvent dans l'excès. Il vient incontestablement d'un milieu de gauche, et il est représentatif d'une partie de ce peuple de gauche qui ne se reconnaît plus dans la gauche "bobo" actuellement représentée en France, d'un peuple de gauche qui est attaché à l'Etat-nation, qui est attaché aux grands principes de la République française, dont la laïcité, et qu'il faut à ce titre l'entendre comme l'on entendrait tous les patriotes. 

Source: Le Monde   

Publié dans Information Nationale

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