Les grands châteaux de Margaux se mobilisent pour sauver leur église

Publié le par Unité


Le syndicat viticole du Bordelais organisait dimanche 30 mars une vente aux enchères de prestige. Objectif : financer la restauration de l'église Saint-Michel.
«Un jéroboam (5 litres) château-margaux 1975, un impériale (6 litres) château Rauzan-Ségla 1985… » Président de la Compagnie des commissaires-priseurs du Midi-Sud-Ouest, Éric Lacombe énumère la longue liste des quatre-vingts lots offerts par le syndicat viticole de Margaux. Au total, une trentaine de châteaux, pour la plupart crus classés de l’appellation Margaux, ont donné des coffrets de prestige à la vente aux enchères organisée dimanche 30 mars afin de financer la rénovation de leur église Saint-Michel.

De fait, comme le déplore Éliette Plagnot, présidente de l’Association pour la restauration de l’église Saint-Michel, qu’elle a créée il y a deux ans, les cloches ne sonnent plus à Margaux depuis plusieurs années. Pire : le clocher menace de tomber. Les travaux sur le bâtiment vont être pris en charge par cette commune de 1 400 habitants située au cœur du Médoc, en Gironde. Mais la municipalité ne peut en revanche financer la restauration intérieure.

Pour « sauver » Saint-Michel, Éliette Plagnot a donc sollicité l’aide du syndicat viticole de Margaux, qui a immédiatement accepté et s’est mobilisé pour organiser cette prestigieuse vente aux enchères. « Nous sommes très attachés à cette église », reconnaît Gonzague Lurton, président du syndicat viticole.

« Nous y avons été baptisés, nous nous y sommes mariés. Et puis, c’est l’image emblématique de Margaux : c’est la première chose que les touristes voient en arrivant chez nous. » L’église, dont les origines remontent au XIVe siècle, a en effet la particularité d’être implantée au cœur des vignes, à quelques pas du Château Margaux.

« La question dépasse nos convictions religieuses », ajoute ce professionnel. D’ailleurs, les premiers dons ont été réalisés par des familles protestantes, comme celle de Nathalie Schyler, du Château Kirwan, troisième grand cru classé. Pour Sandrine Bégaud, chargée de communication au Château Rauzan-Ségla, cette participation est « un acte citoyen », car « l’église fait partie de l’histoire du village, de notre histoire ». « De très grandes familles viticoles sont enterrées dans son cimetière. Elle fait partie des vignes, au même titre que les ceps », estime-t-elle.

En plus d’offrir des bouteilles, le Château Giscours avait mis à disposition son personnel, ses locaux pour la vente aux enchères, et un déjeuner dont les bénéfices seront eux aussi reversés à l’association. Et certains propriétaires, comme Jean-Luc Zuger, du Château Malescot Saint-Exupéry, n’ont pas hésité, en plus de leurs dons, à acheter eux-mêmes des lots, comme ces six magnums du Château Ferrière emportés à 310 €.

Au total, la vente a permis de récolter 22 500 €. « Cela dépasse nos espérances. La restauration de Saint-Michel de Margaux est désormais en bonne voie », se félicite Éliette Plagnot.

 

Publié dans Information Locale

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