Toujours plus loin, toujours plus bas

Publié le par Unité

La droite, qui peut déjà s’enorgueillir de la légalisation de la pilule contraceptive et de l’avortement, est en passe de franchir un nouveau pas dans le rabaissement de l’humain au rang d’outil de production, en mettant à l’étude, de manière tout à fait sérieuse, la légalisation (très encadrée, naturellement…) de la “gestation pour autrui”, pratique plus communément appelée “mère porteuse”. A ce rythme, la gauche (qui a aboli la peine de mort) pourrait passer pour humaniste si elle n’était, en réalité, la source ultime (mais trop velléitaire) de cette sanie intellectuelle, dont l’UMP n’est que le bras armé involontaire.

Depuis deux jours, la presse en parle, détaille, expose. Les recoins juridiques, les cas particuliers attristants, tout y passe. Comme d’habitude. Par contre, personne ne s’interroge sur les développements éthiques, les tenants et les aboutissants moraux, de cette éventuelle légalisation. Même les féministes, qui devraient pourtant aboyer de toutes leurs forces, sont d’un silence assourdissant, trop heureuses qu’elles (ils ?) sont de voir disparaître les derniers restes de la morale patriarco-phallocratique.

Une figure habituelle de rhétorique consiste à reprocher à autrui ses propres défauts. A ce titre, combien de fois un libéral s’est-il entendu répliquer “euthanasie obligatoire pour les vieux improductifs” et ce genre d’inepties - réponse qui omet un seul élément : tout régime basé sur la liberté de l’individu est également fondé sur sa responsabilité et sa morale. Et c’est donc, bien au contraire, sous la coupe d’un Etat-providence bien peu libéral, que l’on voit se développer cette législation qui ravale la femme au rang de pondeuse, et l’enfant parmi les marchandises. On m’objectera “les garanties légales ! les réserves ! les limites !”, oubliant que, de la révolution au divorce (ainsi que dans les domaines scientifiques), tout bouleversement modeste ayant une portée morale consiste à entr’ouvrir une boîte de Pandore, et que les courants sociaux que l’on libère ainsi se transforment peu à peu en mistrals qui balayent sans scrupule les faibles “garanties”, les ineptes “réserves” et les impossibles “limites”.
Source http://www.tcherno.neo.cx/

Publié dans Information Nationale

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