La droite ultra dans le collimateur des «RG»
Craignant une dérive à la Maxime Brunerie, qui avait tiré sur Jacques Chirac en 2002,les policiers s'intéressent à une organisation d'inspiration néonazie implantée en région parisienne.
Leur haine des « prosionistes » et des « crypto-juifs » n'a semble-t-il d'égale que leur nostalgie du IIIe Reich. Depuis plusieurs semaines, les Renseignements généraux enquêtent sur une organisation d'inspiration néonazie implantée en région parisienne dont la soif d'hégémonie ne cesse d'inquiéter.
Au point qu'une note confidentielle leur a été consacrée. Baptisée la « Droite socialiste », cette faction de la droite « ultra » est composée d'un noyau dur d'une vingtaine de « cadres » essayant de conclure des alliances avec les déçus du Front national, les exclus des supporteurs du PSG ultras du Kop Boulogne ainsi que les bandes skinheads de la région parisienne.
À la tête de cette cohorte de soldats perdus, figure un ébéniste d'art de 24 ans, inconnu des forces de l'ordre jusqu'à un certain 28 avril 2005. Ce jour-là, le jeune homme est interpellé à Courances (Essonne) alors qu'il venait de se livrer à de singuliers jeux de rôle en forêt.
Équipé de répliques d'armes de guerre plus vraies que nature, il avait participé pendant plusieurs jours à un campement en forêt où il simulait des combats avec des copains déguisés, comme lui, en soldats du IIIe Reich. Les exercices champêtres s'étaient alors soldés par de la prison avec sursis et quelques centaines d'euros d'amendes. « Mais cette première mise en garde n'a servi à rien », soupire un responsable policier de haut rang.
Dès octobre 2007, les membres de la Droite socialiste créent un site Internet où ils se revendiquent comme les « vrais partisans d'un nationalisme social nouveau ». Quelques photos les mettent en scène en train de boire des bières, juchés sur des Harley-Davidson ou encore le visage flouté sur l'esplanade du Trocadéro.
Les RG, qui les suivent à la trace, les y avaient repérés le 8 mars dernier, à l'occasion d'un rassemblement pour protester contre la venue de Shimon Pérès en France. En mai, après avoir participé au traditionnel défilé du Front national, ils s'étaient retrouvés place Saint-Michel pour exhorter nos soldats basés en Afghanistan à revenir en France, sous prétexte que ces derniers défendaient « l'internationalisme sioniste » dans cette région du monde. Par ailleurs, les « socialistes nationaux » ont participé aux marches aux flambeaux dans Paris la dernière ayant été interdite par le préfet de police , en hommage au militant d'extrême droite Sébastien Deyzieux, décédé en 1994 après une chute d'un immeuble en marge d'une manifestation à Port-Royal.
Au début du mois enfin, trois néonazis d'un groupuscule Nomad 88 (88, comme deux fois la huitième lettre de l'alphabet pour « Heil Hitler »), soupçonnés de jouer les gros bras de la Droite socialiste, ont été mis en examen à Évry pour « tentative d'assassinat » et « appartenance à un groupement armé ».
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