Samedi à Bordeaux, c'était soirée rugby chez Monsieur le curé

Publié le par Mauvesin

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Le Père Patrice Gaudin (g) installe avec l'aide de quelques scouts un écran afin de visionner le match France-Angleterre, le 13 octobre 2007 à Bordeaux


Le barbecue a été installé dans le jardin de curé, le grand écran diffuse pour grand-messe Angleterre-France, demi-finale du Mondial, et la ferveur des paroissiens est dédiée à la victoire des Bleus: samedi c'était soirée rugby au presbytère du Sacré coeur à Bordeaux.

Dès le début le ton est donné: une centaine de spectateurs, installés sous les platanes, dans une atmosphère parfumée par l'odeur des merguez, se lèvent et entonnent en coeur la Marseillaise avec l'équipe française.

Le silence est loin d'être religieux des "oh p..." ou "explose lui la tronche!" fusent, au son des trompettes, comme dans n'importe quelle assemblée de sportifs.

Pourtant ici, une grande majorité des spectateurs sont séminaristes, Père, Soeur, scout ou tout simplement croyants.

"Moi j'ai dit au Seigneur: +selon le coeur de Dieu+", glisse Soeur Véronique tout en écoutant attentivement les explications techniques que lui donne Benoît Bouteleux, un séminariste de 24 ans.

"Moi ça fait un mois, que je prie prie pour que la France gagne", rétorque en plaisantant ce dernier, vice-champion d'Europe d'aviron, "converti" après un problème de santé qui l'a forcé à arrêter le sport.

Le sport, vecteur d'évangélisation

"L'église s'occupe de tout, du corps et de l'esprit", souligne le Père Patrice Gaudin, 35 ans, 1,86 m, fan de rugby, à l'initiative de la soirée avec deux autres prêtres de la paroisse du Sacré coeur.

Chemise noire sur jean noir, maillot bleu noué autour d'épaules athlétiques, le Père Gaudin, n'a pas voulu rater l'occasion de la Coupe du monde pour "rassembler les paroissiens" autour d'un "temps convivial et fraternel".

Cet ancien deuxième ligne, dont l'enfance en Charente-Maritime a été bercée de mêlées, plaquages et autres mauls, a rapidement mis l'opération sur pied.

"On avait le matériel" grand écran, rétroprojecteur, tables et chaises, "il a suffi de quelques courriels et messages en fin de messe" pour faire passer l'information.

"Don de soi, sacrifice, renoncement, humilité": pour le Père les valeurs du rugby rejoignent celles de sa religion. "Le sport est un très bon vecteur d'évangélisation", explique-t-il.

Il faut "casser un peu l'image du prêtre enfermé dans son église" et "qui n'a pas trop la déconnante", souligne le Père Gaudin dans un large sourire malicieux.

Il n'a d'ailleurs pas hésité à s'agenouiller pour la télévision locale devant l'autel en position de prière pour les Bleus...

Quant à l'issue du match: "au paradis, on parle Français, tout le monde le sait", estime Benoît.

 Source: 20 minutes
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