Police-spectacle

Publié le par Unité

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Après la justice-spectacle, la politique-spectacle, voici la police-spectacle.

En entendant ce matin qu’une opération d’envergure avait été lancée à Villiers-le-Bel afin de retrouver les individus qui avaient tiré sur les forces de l’ordre lors des dernières émeutes, ma première réaction a été “enfin !”. Mais après quelques millisecondes, cet “enfin” s’est transformé en “attendons un peu la suite”.

Et je ne fus pas déçu, en apprenant que les journalistes avaient été informés dès vendredi 15 de l’opération de police. Chose amusante, la presse était ce matin déjà présente lorsque les cars de police sont arrivés à Villiers-le-Bel. Comme les corbeaux volant en triangle annoncent un mauvais sort, l’arrivée des journalistes devrait désormais mettre la puce à l’oreille des banlieusards.

Chose encore plus amusante, voici que les syndicats de police se plaignent de cette médiatisation, en témoigne cet article du Figaro :

L’Unsa-police (premier syndicat de police) a dénoncé lundi la “surmédiatisation” de l’opération de police intervenue à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) pour interpeller les auteurs de violences contre des policiers survenues fin novembre dans cette ville.

“Il est à déplorer une fois encore la surmédiatisation de l’événement” et “on est en droit de s’interroger sur les raisons de cette présence massive des médias dès 5h00 sur les lieux de l’intervention”, écrit-il dans un communiqué.

S’interroger sur les raisons de cette présence ? un adage policier disait : cherche à qui le crime profite. Si même la police l’a oublié, alors …

Certains membres de la direction de la police, sous anonymat, ont indiqué à ce sujet lundi matin que “les fuites émanent des syndicats”, envoyées “par texto aux journalistes”.

Le texto est plus discret que le communiqué de presse, ceci dit. Mais le fait que les journalistes n’aient pas, à leur tour, “fuit” à l’égard des populations visées en dit long sur leur fidélité à leur maître.

Bruno Beschizza, secrétaire général de Synergie (Second syndicat d’officiers de police) a déclaré à l’AFP: “ce ne sont pas des fuites syndicales. Quel intérêt aurait un syndicat de police à donner ce genre d’informations à des journalistes ?”

Si un journaliste a gardé son texto, il pourra toujours rechercher qui en est l’expéditeur. D’ici que ça provienne de la place Beauvau…

http://www.tcherno.neo.cx/

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