5000 musulmans au palais des congrès de Bordeaux

Publié le par Mauvesin

Article du Sud-Ouest proprement hallucinant de soumission qui explique que les musulmans sont modérés et en voie d'intégration!!!!!!

islam-rue1.JPGL'imam prêche la modération

Des silhouettes de tissu ponctuent un cheminement silencieux sur le parking gris. Des poches et des tapis pendent au bout de mains invisibles dans les djellabas. Un vague voile de brume se déchire en venant du lac. Le soleil va se lever. Pour 4 000 à 5 000 musulmans venus de toute la Gironde, l'heure de la prière va sonner. Le lieu est incongru : le Palais des congrès de Bordeaux, plus ouvert aux manifestations profanes, fait face au casino, où trônent quelques belles américaines des années 60.


« On se serre, les frères ». « Cela fait trois ans que l'on vient ici. On avait besoin de place », précise Jawad Rhaouti, président de l'AMG (Association des musulmans de Gironde). L'occasion n'est pas mince : l'Aïd-El-Fitr, fête de la rupture du jeûne, fin du ramadan, « troisième pilier de l'islam ». Inexorablement, au gré de « salam aleykoum », chaleureuses poignées de main et accolades, le grand cube vide, d'acier et de béton, se remplit de « frères et soeurs ». Entrées séparées, mais au fur et à mesure les deux groupes vont pratiquement se rejoindre en un parterre compact de formes agenouillées. Les hommes sont nettement plus nombreux. « Pour des raisons "techniques"" et je le regrette », commente Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux. « Les femmes sont prises par de multiples activités, s'occupent des enfants. En principe, elles devraient être plus nombreuses car il y a statistiquement plus de femmes que d'hommes. »
Canalisé par le service d'ordre, chacun aligne son tapis vers l'est, direction La Mecque. Certains ont une boussole intégrée, au milieu des motifs richement colorés. « Mais on n'est pas à quelques degrés près », souligne Jawad Rhaouti. « A l'AMG, nous ne sommes pas des littéralistes. » Il importe avant tout d'utiliser au mieux le quadrilatère du Palais des congrès, pour que chacun trouve sa place comme sur un parking pour tapis. « On se serre, les frères ! », lance une voix au micro.


Perfection et réalisme. Dans le prêche de Tareq Oubrou, on a retrouvé le même sens de la modération. Ce fut même une véritable « mise en garde contre l'excès qui conduit à l'excès ». Elle ne nie pas la perfection, mais sous forme de quête, d'idéal. « Il faut aussi un regard vers la réalité » : Tareq Oubrou a évoqué ces « dérogations » légitimes, ces « aménagements » pour « ne pas perturber le fonctionnement du monde ici-bas ». Il ne s'agit pas de perdre son âme, car au final, « il y a un seul projet et un même créateur ». L'iman a exhorté son auditoire à ne pas céder à la tentation simpliste du « choix radical ». Exigence et réalisme sont les fondements d'un équilibre par définition fragile et qu'il faut toujours entretenir. Tareq Oubrou entendait « responsabiliser les musulmans : la religion ne peut pas tout justifier ».
En marge de la cérémonie, il a expliqué que selon lui, l'intégrisme ne touche qu'une « petite minorité périphérique », grossie par l'effet de loupe médiatique : c'est d'abord un problème économique, politique, géopolitique... sur lequel se greffe la religion : « On la mobilise dans les moments de crise. Mais elle peut aussi être modératrice. »


« L'intelligence du bon choix ». Tareq Oubrou parle de « l'intelligence du bon choix ».
Le prêche était en deux langues : arabe et français. Ce n'était pas à l'intention d'observateurs extérieurs : « Souvent, les jeunes générations ne parlent plus arabe et peut-être qu'un jour il n'y aura plus que le français, note Jawad Rhaouti. Chez les musulmans, toutes les nationalités sont représentées, avec beaucoup d'Africains francophones. Il y a aussi des Européens convertis pour diverses raisons : mariage, influence du voisinage, ou tout simplement un cheminement spirituel personnel. »
Le ramadan est d'ailleurs un temps fort de la spiritualité musulmane, un « moment de générosité », également, selon Jawad Rhaouti : « On profite de l'Aïd-El-Fitr pour se retrouver, partager, donner, visiter les malades. »

Publié dans Information Locale

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