Dissolution des Boulogne Boys

Publié le par Unité


La presse sportive (choisissons au hasard Sport24) se fait l’écho de la dissolution des “Boulogne Boys”, l’un des groupes de supporters du PSG, mis en cause dans l’affaire de la banderole prétendument “anti-chti”. Le fondement de cette dissolution est probablement ce qui reste de la loi du 10 janvier 1936, qui autorisait le gouvernement à dissoudre les ligues factieuses.

Seulement à l’époque, les ligues visées étaient les groupements royalistes qui, armés, représentaient véritablement un danger pour l’Etat, pour la pérennité du gouvernement en place, voire l’existence des institutions.

Les mêmes textes ont été utilisés récemment pour la dissolution d’Unité Radicale, après le tir au connard manqué sur Chirac. Déjà à l’époque, l’application du texte avait demandé la reconstitution de liens plus ou moins fantaisistes entre l’auteur des faits et ses prétendus camarades, afin d’assouvir les demandes pressantes d’une clique extrême-gauchiste qui n’attendait que ça.

Mais voilà qu’aujourd’hui, alors qu’aucune vie n’est en jeu, alors que seule la fierté de quelques supporters nordistes particulièrement susceptibles a pu être écharpée (les banderoles de supporters à caractère insultant sont légions et on n’en parle jamais), alors que, surtout, les médias et la bonne conscience de gauche ont monté l’affaire en épingle comme on l’avait rarement vu faire, on fait usage d’un texte qui sort de la légalité (il s’agit d’une mesure exceptionnelle créée à l’origine pour sauver la république), qui contrevient ouvertement aux libertés, afin de calmer une tempête que l’on a soi-même provoquée.

Ce qui est inquiétant, c’est que cette affaire, dont l’élément déclencheur n’était guère que les confrontations régulières et assez peu méchantes entre supporters, a fini par prendre une telle dimension que l’on est sorti de la légalité pour y mettre fin. Rien d’essentiel n’était en jeu : ni l’Etat, ni “l’ordre public”, ni les bonnes mœurs.

Imaginez ce qui pourrait se passer si, demain, un mouvement lambda représentait un réel danger, non pas pour la république, mais pour le pouvoir en place. Je précise : non pas pour les institutions ou la constitution, mais pour les personnes qui en profitent. Déclencherait-on l’article 16 de la constitution (suspension des institutions, pleins pouvoirs au gouvernement) ? Décrèterait-on la loi martiale ?

De plus en plus, cette république devient jacobine. Ce que lui ont inspiré les Lumières disparaît progressivement au profit de ce qu’elle a hérité de la Terreur.

http://www.tcherno.neo.cx/

Publié dans Information Nationale

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