L’analyse de Bruno Gollnisch sur les évènements de mai 68…

Publié le par Unité

Ce qu’il est convenu d’appeler les « événements » de mai 1968 est généralement décrit comme une fantastique partie de campagne lors de laquelle la jeunesse, quasi-unanime, aurait ouvert la voie à une heureuse transformation de la société. Dans une société prétendue oppressive, sclérosée, obscurantiste, on aurait assisté à l’éclosion de la liberté, de la spontanéité, et même de l’intelligence. La libération des mœurs, des esprits, des énergies, aurait été le fruit de ce mouvement joyeux et somme toute bon enfant, en dépit de quelques heurts inévitables avec les forces de police. En quelque sorte, comme Jack Lang le dira plus tard lors de l’accession de Mitterrand au pouvoir, on serait en mai 68 passé de l’ombre à la Lumière…
En lisant ce que l’on écrit à ce sujet, j’avoue mon inquiétude et même mon effarement sur la façon dont on écrit l’Histoire, à cent lieues de la réalité. Une réalité dont je prétends, avec beaucoup d’autres que l’on n’entend jamais, avoir été un témoin direct, puisque ma première année d’études universitaires fut précisément l’année 67-68… à Nanterre, annexe toute récente encore en construction des facultés de Lettres et de Droit de l’unique (!) Université de Paris, depuis éclatée en treize morceaux.

Une Dialectique totalitaire…
Première légende : la spontanéité et le goût de « liberté » des meneurs du Mouvement. J’atteste que l’immense majorité de ceux-ci étaient marxistes purs et durs, mis à part quelques anarchistes encore plus violents que les autres. Certes, ils ne possédaient pas les milliers de pages du « Capital » de Karl Marx. La plupart se contentaient, dans le meilleur des cas, des cinquante-deux pages du « Manifeste du Parti Communiste » du même Marx et d’Engels, opuscule qui, par la magie du matérialisme dialectique et prétendu scientifique, permettait d’expliquer le Monde entier, passé, présent et avenir. Idées, institutions, conflits, droit, art, religion : tout n’était que produit de l’affrontement des classes, lui-même implacablement déterminé par l’évolution des rapports économiques de production. Comme c’était simple. Simple, mais effrayant.
Suite sur: Nation-Presse.

Publié dans Communiqués de presse

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