Monde et Vie

Publié le par Louis

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Editorial du n° 786 de Monde & Vie  

L’on peut féliciter Régis Debray d’approcher, avec l’âge, une certaine lucidité, lui qui  parle d’obscénité démocratique (avant le divorce du couple présidentiel) à propos de la privatisation de l’espace public, cette" peopolisation" qui frappe jusqu’au sommet de l’Etat. Voilà pour l’obscénité démocratique, mais que dire alors  de l’impudeur républicaine qui sous couvert de laïcisme (« la république ne reconnaît et ne salarie aucun culte ») nous impose sa nouvelle religion, l’antiracisme. Finkelkraut, en son temps, le qualifia de communisme du XXI e siècle. Avec ses dogmes égalitaires, véritable poison de nos identités, ses pompes et ses grands prêtres, ses gardiens de la foi, son tribunal de l’inquisition (Halde) et tout le cortège de ses  sectateurs. Et, pour résultat paradoxal, que la république  finit par accepter  un financement public de l’islam, une religion en tout point éloignée de  ses propres canons ! (p15).
Obscénité démocratique encore pour la votation, comme l’on dit chez nos voisins Suisses (p 14). Ils refusent de se saborder en rejoignant un club  dépourvu de sanction démocratique et sans constitution digne de ce nom, l’Europe de Bruxelles dont les performances sont inférieures à celles de la Suisse. En Suisse, le peuple est un partenaire majeur du débat politique, c'est sans doute la principale raison pour laquelle le bon sens y reste de rigueur.

Qu’on se souvienne, c’était le 29 mai 2005 ; 16 millions de Français avaient voté non à la constitution.  Et voilà qu’avec une photocopieuse, Sarkozy nous remet ça : un traité simplifié et le vote à l’avenant ! Simplifié qu’il est par l’absence de consultation populaire. Nous ne disons pas qu’il ne faille pas rechercher des voies communes en Europe, des accords de coopération, qui passent par les instances élues, mais il faut avoir entendu Jean-Pierre Jouyet, socialiste de la majorité présidentielle, sur France info, expliquer au nom de la démocratie, que l’approbation  devait se faire sans consultation populaire. Un déni de démocratie dont la facture se paiera tôt ou tard. Et pendant ce temps, en France, on apprend que les radars mal réglés ont verbalisé à tort des milliers d’automobilistes. Et puis, bien sûr, les privilèges des régimes spéciaux, et une grève qui a coûté 150 millions d’euros plus 39 millions pour les embouteillages. Question en passant, la grève de jeudi et de vendredi dernier, en ces jours de Grenelle de l’environnement, combien de CO2 en plus ?

Et les délits d’initiés chez EADS, et la caisse noire de l’UIMM, et le dossier, très inquiétant, que nous consacrons dans ce numéro, aux menaces sur l’épargne et les retraites. Enfin, cerise sur le gâteau, il paraît que nous accomplissons  «  une révolution écologique » par la grâce du président de la République. On annonce que la France se placerait au premier rang pour la lutte contre le réchauffement climatique. Etrange proposition, puisque, ou bien celui-ci est un phénomène cyclique naturel  et l’on voit mal comment  un président peut enrayer un phénomène naturel ,sauf à se prendre pour don Quichotte, ou bien il est d’origine humaine ce qui n’est pas validé  par bon nombre de scientifiques, et dans ce cas le grand « show »  écologique, va finir comme c’est le cas en France ,par des taxes supplémentaires ( carbone, logement, vignette auto). Car il est bien connu que dans notre pays  « on sème des fonctionnaires et l’on récolte des impôts » et vice versa . En attendant le divorce se creuse avec le peuple celui-là  n’est pas « people » et ne fera pas la une des magazines !

Olivier Pichon

 

Publié dans Information Nationale

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